Chers lecteurs, une nouvelle année commence et comme la coutume le suggère, Tous urbains vous souhaite une bonne et heureuse année 2020. Grâce à vous, Tous urbains engage sa huitième année avec la conviction profonde que les questions qui nous avaient rassemblés en 2012 pour créer la revue sont toujours d’actualité, mais aussi que les risques que nous présentions se sont aggravés et marquent plus durement qu’alors la vie quotidienne des urbains et le sort de la planète.

Si l’on ajoute à cela que le passage d’une décennie à l’autre prend toujours un caractère plus solennel qu’un simple anniversaire, celui-ci marque une étape : nous avons quitté le début du xxie siècle, nous ne sommes plus dans le prolongement de ce que nous avions connu jusque-là, mais dans un autre monde… un monde particulièrement confus qui voit s’exacerber les divisions politiques et les conflits en même temps que s’accentuent la crise environnementale et les désordres économiques. Un monde dominé par une logique financière qui joue tout sur le court terme et reste indifférente à l’aggravation des inégalités. Un monde où l’individualisme des individus rencontre l’égoïsme des États, où le chacun pour soi constitue la règle au mépris des solidarités essentielles et de l’intérêt commun. Un
monde que la course pour l’énergie pousse à sa perte.

La conscience de ce moment nous conduit à penser que le Tous urbains actuel doit évoluer. L’année 2020 en fournit l’occasion. Deux hypothèses mobilisent nos réflexions. D’une part, un changement de format conduisant éventuellement à réduire le nombre de parutions annuelles pour créer moins de numéros, mais plus consistants. D’autre part, augmenter le rythme de publication sur notre site afin de pouvoir réagir plus rapidement
à l’actualité. Ces changements seront l’occasion d’un renouvellement de notre équipe rédactionnelle qui interviendra à l’issue du numéro 30.

Depuis la préparation du dernier numéro distribué fin septembre, chacun a pu remarquer – et déplorer – le dysfonctionnement du site de tousurbains.fr (à ne pas confondre avec plusieurs sites au nom de la revue, comme celui sur Cairn : le site des PUF, l’accès à Amazon, et autres, qui permettent les abonnements, l’achat des numéros ou des articles en ligne, etc.). Sans entrer dans les détails, disons que le transfert, en principe facile, d’un administrateur à un autre s’est heurté à de multiples difficultés techniques qui ont demandé du temps et beaucoup d’énergie pour être dépassées. C’est maintenant chose faite et il faut remercier Ky-Anne Dalix de sa persévérance dans cette affaire : le monde du numérique, qui
nous fait gagner beaucoup de temps quand tout va bien, est implacable quand la machine déraille.

Le site qui présente la revue et en donne le sommaire et des extraits des derniers numéros parus offre également sur son blog quatre rubriques: actualités mensuelles, débats, carnet de voyage, lectures. Il est ouvert, sous la responsabilité de la rédaction, à des contributeurs extérieurs. Nous espérons, après les difficultés de ces derniers mois, reprendre un rythme de publication raisonnable et régulier.

Ce numéro 29 s’inscrit donc dans la fin d’un cycle qui s’achèvera avec le suivant. Il se compose, comme à l’accoutumée, d’un ensemble d’éditos qui croisent questions actuelles et réflexions plus générales. Il comprend un bref reportage sur une manifestation d’ouvriers agricoles à Cape Town (Afrique du Sud), qui fait écho à bien d’autres mouvements actuels ici et dans le monde, et se termine, comme nous l’avions annoncé, par un dossier à propos des prochaines élections municipales en France, dossier coordonné par Jean-Pierre Charbonneau qui interroge plusieurs personnes de formation et d’activités diverses sur leurs attentes avant le scrutin.

Légèrement différent de ce que nous avions annoncé, le numéro suivant (30) sera consacré à un bilan de ces huit ans que nous avons parcouru ensemble. Il permettra à chacun des éditorialistes et à quelques amis de la revue de dire comment ils voient les changements intervenus au cours de la décennie qui s’achève, et d’y ajouter éventuellement leurs souhaits pour celle qui commence.

Enfin, je ne peux pas m’empêcher de sourire en feuilletant la collection des Tous urbains : le numéro 16, premier numéro dont j’ai eu la responsabilité en tant que rédacteur en chef, titrait:
En ces temps d’élections…

Le monde change, mais les questions restent.

Philippe Panerai

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