C’est dans ce contexte confus que Tous urbains, avec ce numéro 24, clôt sa sixième année.

Et curieusement, l’arrivée de l’automne qui accompagne la rentrée des classes est l’occasion de deux nouveautés. La première que nous avions déjà annoncée lors du numéro précédent est l’ouverture du site tousurbains.fr qui a commencé à s’étoffer et nous permet dorénavant de suivre de plus près l’actualité grâce à des mises à jour mensuelles, de développer plus facilement certaines questions qui nous intéressent* et de présenter quelques images en couleur rompant avec la discrétion janséniste de la revue papier. Faut-il préciser que l’accès à ce site est gratuit et qu’il ne faut pas le confondre avec la mise sur le net des différents numéros de la revue.

L’été a été chaud, le débat politique incertain. Concernant notre milieu, la loi Élan est passée discrètement en première lecture tandis que les vacances de Monsieur Hulot ont suscité des réactions diverses, puis la vie a repris son cours avec un nouveau ministre, entraînant un petit jeu de chaises musicales dans l’indifférence quasi générale, avant que le départ du ministre de l’Intérieur qui rentre dans sa bonne ville de Lyon ne vienne rebattre à nouveau les cartes en ouvrant ce qu’un grand quotidien du soir appelle une crise, avec un remaniement à la clé, alors que les politiques étaient déjà en train de préparer les européennes et les municipales principalement envisagées comme des tests pour… les prochaines présidentielles. Autour de nous, le spectacle reste assez morose et incertain, qu’il s’agisse de la montée du populisme avec des accents fascistes dans plusieurs pays d’Europe, des difficultés de l’Angleterre empêtrée dans son Brexit, des interminables conflits du Moyen-Orient ou des nouvelles tendances du Brésil.

La seconde voit l’engagement d’un partenariat avec l’École urbaine de Lyon (Eul), partenariat qui se traduit aujourd’hui par un dossier consacré aux métiers de l’urbain coordonné par Michel Lussault et Guillaume Faburel. Le débat sur le titre (peut-être vaudrait- il mieux dire les métiers de la ville ?) n’est pas une coquetterie d’écriture, mais exprime la volonté de L’École urbaine et la conviction de Tous urbains qu’il est nécessaire de repenser les formations dans une vision plus large que les Instituts d’urbanisme actuels dans un moment où la mondialisation entraîne des mutations profondes, certaines douloureuses, notamment pour les petites villes et les villes moyennes auxquelles nous avons consacré plusieurs éditos et plus récemment un dossier (n° 21), tandis que la commande publique (État et collectivités territoriales) voit ses moyens réduits. Ce partenariat ne se limite pas à la coproduction de ce numéro mais est appelé à se poursuivre pas des éditos réguliers et des rencontres sur des thèmes communs. Compte tenu de l’importance du sujet et de la richesse des contributions, nous ouvrons dès à présent une page du site consacrée à nos débats sur ce sujet.

Prolongeant les questions du dossier, un entretien avec Joan Busquets, professeur d’urbanisme (ou plutôt d’urban design) à Harvard, montre ce que peut être une trajectoire professionnelle qui mêle depuis toujours recherche, projets et enseignement sur les villes en même temps qu’elle illustre la dynamique engagée il y a presque un demi-siècle avec la création du Laboratoire d’urbanisme de Barcelone (lub, Laboratorio de Urbanismo de Barcelona).

Enfin, vous trouverez les rubriques habituelles : éditos dont deux éditorialistes invités, regard critique, télégrammes et bulletins d’adhésion à l’association Tous urbains et/ou à la revue, ce rappel n’étant qu’une manière de vous dire qu’une revue n’existe que par ses lecteurs. Et puisque ce numéro clôt l’année, nous pouvons déjà annoncer deux thèmes retenus pour l’année 2019 : la commande publique et son évolution en France avec quelques points de comparaison dans des pays voisins et centralité/connectivité, un débat.

Toutes nos excuses à Cynthia Ghorra-Gobin d’avoir estropié son nom dans la dernière couverture.

Quand vous recevrez ce numéro, il sera temps de vous souhaiter une bonne année.

Philippe Panerai

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