La rentrée des classes est passée, sans plus de difficultés que les années précédentes. L’enseignement supérieur s’interroge, un peu vexé de la place modeste de nos grandes écoles et universités prestigieuses dans le classement de Shanghai. On applaudit au transfert d’un joueur de football « acheté » par un club à un prix jamais égalé comme si cet exploit constituait un progrès – et sans même s’interroger sur l’« achat » d’un être humain, près de 170 ans après l’abolition de l’esclavage. Cela inaugure mal des vertus morales du sport dont on nous rebat les oreilles maintenant que nous sommes 3 officiellement sélectionnés pour les Jeux olympiques. Quant à leurs retombées positives dans un pays qui prétend réduire sa dette, il est permis d’en douter.

Mais sans doute trouvera-t-on quelque montage d’opérations en PPP (partenariat public/privé) qui permettront par un jeu d’écritures comptables de ne plus inscrire certains coûts comme un emprunt. Ouf ! nos petits-enfants paieront.

Dans un monde globalisé, quelques bruits de bottes plus proches nous rappellent un passé que l’on croyait révolu ; et douloureusement le passage d’Irma et des ouragans suivants nous montre les effets tragiques du dérèglement climatique auxquels nous ne sommes pas étrangers. anthropocène, dites-vous ?
Pour clore l’année 2017, voici un numéro double : le numéro 19-20. Il consacre son dossier à Mai 68, l’architecture et la ville en conjuguant des points de vue divers, manière de lancer le débat à la veille des commémorations qui s’annoncent. Il en profite également pour poursuivre son ouverture avec des éditorialistes invités qui nous parlent de Londres ou des métropoles subsahariennes, et une rubrique récits de voyage qui nous emmène dans les villes bulgares. Exceptionnellement, l’entretien traditionnel qui marque dans chaque numéro une transition entre les éditos et le dossier est ici remplacé par un dialogue qui ouvre le dossier.
Deux télégrammes, de Séoul et tallinn, nous rappellent que les associations professionnelles continuent de se réunir et nous invitent à voyager. Profitant du fait que les Puf, notre éditeur, lancent la campagne d’abonnement pour 2018, et pour bien convaincre nos lecteurs de notre volonté de poursuivre, nous vous proposons pour l’an prochain de conserver nos habituels éditos, points de vue, regards critiques, entretiens de notre équipe et d’invités, mais de mieux centrer chaque numéro sur le dossier thématique.

Le dossier du numéro 21 sera consacré aux « petites villes » – des villes moyennes aux gros bourgs – qui semblent aujourd’hui en France les oubliées de la mondialisation. Une manière de réfléchir sur la réorganisation de la carte des territoires et de mettre en question la notion de fracture territoriale parfois un peu vite avancée.

Le printemps sera l’occasion, avec le numéro 22, de nous interroger sur « Le département de la Seine-Saint-Denis face aux défis des JO », et partant de cet exemple sur les relations entre Paris et les banlieues. Pour la rentrée d’automne, le numéro 23 sera coproduit avec l’école urbaine de Lyon et comprendra notamment un dossier « formation/transmission » occasion de confronter les points de vue d’enseignants, chercheurs et étudiants. Enfin, l’année se terminera avec le numéro 24 dont le dossier « La route de la soie » essaiera de repérer la réorganisation des grands flux économiques, conséquence de la montée en puissance de la Chine.
Cinquantième anniversaire de Mai 68, l’année prochaine connaîtra différentes manifestations. Parmi celles-ci, signalons dès aujourd’hui un colloque autour du livre Le Droit à la ville d’Henri Lefebvre, paru en mars 1968 et dont il est abondamment question dans ce numéro. Le colloque à l’organisation duquel Tous urbains participe aux côtés du laboratoire d’idées La Ville en commun se déroulera début avril ; la première journée sera consacrée à la pensée sur la ville d’Henri Lefebvre dans son temps, la seconde à la postérité de sa pensée urbaine, notamment aux États-Unis et en Amérique latine.

Enfin, Tous urbains prie Yann Gérard, dont le prénom a été estropié dans le dernier numéro, autant dans le titre de son article que dans le sommaire, d’accepter toutes ses excuses.

 

 

Philippe Panerai

 

 

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