Avec ce numéro, Tous urbains fête son quatrième anniversaire, occasion de faire le point et d’engager une nouvelle étape. Née d’un mouvement d’humeur devant le rachat de la presse professionnelle par les grands groupes et le conformisme de la pensée qui règne, la revue a dépassé ce qui aurait pu n’être qu’une réaction sans lendemain. Les 16 numéros parus représentent mille pages. Chacun comporte un dossier, du blocage des loyers (n°0) aux urbanités informelles (n°15) en passant par le Grand Paris, les nouveaux quartiers commerciaux, la voiture, la sécurité ou les migrants, un entretien avec un écrivain, un journaliste, un artiste ou un cinéaste, 8 à 12 éditos et plus ou moins régulièrement un regard critique ou une scène de vie. Avec un point de vue partagé : la fidélité à la charte fondatrice n’implique pas une pensée unique. Les points de vue diffèrent, les dossiers témoignent de positions divergentes, entretiens et invités apportent des éclairages nouveaux et nous tenons à garder un ton libre, volontiers irrévérencieux, parfois presque impoli.
Ce numéro 16 est l’occasion d’affirmer notre volonté de continuer l’aventure en poursuivant la publication de la revue sous sa forme actuelle : modeste, d’un format que l’on glisse dans sa poche et lit dans le métro, avec une version numérique accessible aux abonnés depuis 2016, et le développement d’autres modes de diffusion. Le conseil éditorial augmenté continue d’être le lieu où se définissent les orientations de la revue et le contenu de ses numéros, notamment du dossier qui donne à chaque livraison sa coloration particulière. un conseil de rédaction de quatre personnes : Shahinda Lane, Jean-Michel Roux, vincent Lavergne et Philippe Panerai succèdent à Michel Lussault et à Laurence vet qui ont assuré avec autorité et dynamisme la réalisation de la revue depuis sa création. À l’heure où ils souhaitent se consacrer à d’autres tâches, chacun peut mesurer l’engagement et l’opiniâtreté qui ont été les leurs et nos remerciements ne sont pas de simples formules de circonstance.
En prenant leur suite nous nous fixons deux priorités : poursuivre l’ouverture en accueillant davantage de contributeurs, c’est le cas pour ce numéro qui, outre deux nouveaux éditorialistes, Stéphane Cordobes et vincent Lavergne, voit la contribution de Laurent Davezies dans le dossier : engager davantage la revue dans la révolution numérique en associant à l’édition papier des modes nouveaux de communication et de diffusion.
Ce numéro 16 intervient dans un moment particulier de la vie politique française : l’élection présidentielle, moment qui a commencé bien avant l’été et qui, de primaire en primaire, puis de campagne en scrutin, nous conduira, législatives dans la foulée, à l’été prochain. Après les éditos, le dossier « En ces temps d’élections » réunit les points de vue des éditorialistes sur quelques questions de fond pour tenter de dépasser les prises de positions politiciennes auxquelles nous n’échappons guère par les temps qui courent. Ces prises de position personnelles portent sur les enjeux nationaux, en mettant en relief parfois des sujets faiblement abordés dans la campagne aussi bien en France qu’à l’échelle internationale. Enfin, nous avons souhaité réintroduire dans ce numéro quelques dessins, avec la conviction que l’image n’est pas un simple repos, une détente entre deux textes, mais qu’elle véhicule à sa manière des questions, des critiques ou des rêves, et nous aimerions pour la suite en faire une rubrique à part entière.
Le numéro 17 comprendra un dossier sur «L’architecture du pouvoir», ainsi que les éditos et les rubriques habituelles. Le numéro 18 saisira «La question du foncier» ; le numéro 19 tentera, cinquante ans après, un bilan de «L’enseignement de l’architecture et de l’urbanisme depuis 1968» ; le numéro 20 clôturera l’année sur la question des flux et de la mobilité, l’anatomie de la SnCF ou la ville clés en main (Partenariat public-privé, gated communities et autres).
En accompagnement de la livraison des numéros, nous prévoyons divers moyens d’engager un dialogue avec les lecteurs : une rencontre autour du thème du dossier à l’occasion de la sortie de chacun, une plus grande réactivité en utilisant la souplesse du net et en affirmant la présence de Tous urbains sur les réseaux sociaux.